L’intention est une des notions les plus délicates à comprendre dans l’accompagnement des individus. Que ce soit par le coaching, l’éducation, la gestion d’équipe ou de projet, les thérapies psychologiques, psychanalytiques, corporelles, énergétiques ou artistiques, ou les accompagnements non professionnalisés comme l’éducation parentale, l’intention est la notion qui nous fait tous déraper que ce soit comme accompagnant ou comme accompagné.
Si tout le monde avait une clarté d’intention dans chacun de ses actes, nous serions tous en bonne santé et heureux. Il ne faut donc pas prendre cette notion à la légère, ni se culpabiliser de ne pas réussir à être pure dans nos intentions, à tout instant, car cela relève, avec notre niveau de conscience, du miracle.
Comprendre l’énergie de l’intention est un enjeu majeur pour toute personne en évolution, en changement de vie, face à un défi ou une à une difficulté de l’existence. Comme cela l’est aussi pour tout accompagnant dans sa démarche d’accompagnement de l’être humain.
Plus j’avance dans ma compréhension de l’être humain, de son développement personnel et des techniques d’accompagnement, plus il m’apparaît évident que l’intention est une clé essentielle dans ce développement qui n’est pas comprise à la mesure de son importance. Il y a peu, une personne me disait qu’elle avait été formé en thérapie à mettre de l’intention dans son travail de soin. Cette recommandation est pour moi une grosse erreur dans la formation à l’accompagnement.
La raison principale pour laquelle nous ne comprenons pas à quel point il est important de veiller à nos intentions, vient du fait que l’on n’a pas encore bien intégré que tout les être humains sont créateurs de leurs vies. Si nous l’avions compris, nous ne dévierions pas. Nous n’imaginerions que nous puissions guérir quelqu’un sans veiller à avoir bien compris son intention.
La principale déviance de l’énergie de l’intention tient au fait que :
- L’accompagné qui est coaché, suivi… ne connait pas réellement ses intentions,
- L’accompagnant met une intention personnelle sur celui qu’il accompagne.
Il m’est arrivé de constater que les thérapeutes mettent une intention dans leur soins. Ils s’investissent dans le bien-être de l’autre pour qu’il aille mieux et porte une intention dans leurs interventions thérapeutique. « Je sens que l’autre souffre de ceci ou de cela et je mets un peu plus d’intention ici ou là pour soulager sa souffrance ».
De l’autre côté, nombre de personnes accompagnées arrivent en séance de soin ou de thérapie sans avoir posé d’intention claire sur leur présence, s’en remettant complètement à un professionnel pour être guidé.
Cela ne marche pas. On peut s’illusionner un certain temps en tant que thérapeute ou accompagnant que notre intention – cette vision que nous pouvons avoir du développement potentiel de l’autre et que l’on poursuit plus ou moins consciemment – se réalise. Mais cela n’arrive jamais tant que cette personne ne portera pas en elle l’intention d’être soulagé de ses troubles et de ses souffrances. On ne peut soulager quelqu’un malgré lui.
Les réussites en thérapie n’appartiennent pas aux thérapeutes. Elles lui échappent. Elles sont hors de contrôle. Un thérapeute qui construit son estime de lui-même sur son taux de réussite avéré dans ses accompagnements risque de faire n’importe quoi. Lorsque cela semble se produire, il a en fait atteint le résultat le plus dangereux de tous en ayant accompagné un individu jusqu’à un point où ce dernier croit se réaliser suivant un modèle et une réalité qui ne sont pas les siens.
Si en tant qu’individu face à une difficulté de la vie, on attend que quelqu’un définisse pour nous une feuille de route, on risque de ne jamais émerger de notre difficulté et de nous y enfoncer plus profondément, aussi profondément que nécessaire pour qu’enfin émerge une intention qui soit la nôtre.
Etre heureux ou malheureux, réussir ou vivre un échec naît d’une intention personnelle qui est souvent bien cachée et enfouie derrière nos croyances.
Le rôle de l’accompagnant n’est pas d’améliorer la condition de quelqu’un – ceci est hors de son pouvoir – mais de lui montrer ce qu’il fait et de l’accompagner à se définir autrement si telle est son intention.
C’est pourquoi l’accompagnement ne « réussit » que quand :
- L’accompagnant ne met aucune intention sur l’accompagné,
- L’accompagné apprend à définir lui-même son intention.
Ceci est valable dans toutes les situations de la vie. Dans une famille, un enfant s’émancipe quand ses parents ne mettent plus d’intention sur son devenir. Si les parents d’eux-mêmes ne mettent pas fin à leurs intentions sur leur enfants, alors, il y aura conflit, lutte, résistance ou échec.
Dans un couple, les conjoints ne peuvent s’aider que quand ils abandonnent l’intention que l’autre deviennent quelque chose ou quelqu’un. Dans une équipe, le leader ne peut réussir que quand il centre son intention sur la réussite du projet et non sur ce que les autres devraient faire pour que le projet réussisse.
Pourquoi cela fonctionne comme cela? Je ne le sais pas. C’est un axiome, un théorème de la vie. Quelque soit le sens dont on regarde sa vie, on constate son application. On ne réussit que ce que l’on a soi-même l’intention de réussir indépendamment de toute influence externe.
L’intention est très subtile à comprendre. On la confond souvent avec une espérance que l’on projette dans le futur. Cela n’est pas la même chose. Quand on espère qu’un jour cela ira mieux, notre intention en réalité est absente. Elle est indéfinie. Quand notre intention est indéfinie, ce sont nos peurs qui nous guident.
Elle est immédiatement réalisée par le sentiment que ce que nous avons l’intention de vivre est réel, à notre portée, ici, là, tout de suite. On peut le sentir et avoir l’enthousiasme immédiat, rien que d’avoir en nous cette intention. Que les choses intentionnées se réalisent plus tard n’est pas important. Si on maintient l’énergie de l’intention, elles se réaliseront.
C’est comme lorsque l’on a faim et que on a l’intention d’aller manger quelque chose. On ne doute pas que l’on saura trouver de la nourriture ou un restaurant et on ne faiblit pas dans notre intention de répondre à cette faim. C’est une énergie qui se maintient jusqu’à ce qu’on l’accomplisse.
C’est la même chose pour toutes nos réalisations, petites ou grandes, c’est notre intention consciente et la constance avec laquelle on maintient la joie et l’enthousiasme de cette intention qui manifestera la réalisation.
Nous réalisons toujours ce que nous voulons. Notre problème principale est que nous ne savons pas ce que nous voulons ou que nous croyons que cela est impossible.
Impossible n’est pas humain.
Merci pour cet article, je partage complètement cette question de l’intention.
Merci Mireille
Merci d’avoir écrit ce post très important. Je retiensun petit paragraphe:
« La raison principale pour laquelle nous ne comprenons pas à quel point il est important de veiller à nos intentions, vient du fait que nous n’avons n’a pas encore bien intégrés que tous les être humains sont créateurs de leurs vies. Si nous l’avions compris, nous ne dévierions pas. Nous n’imaginerions pas que nous puissions guérir quelqu’un sans veiller à avoir bien compris son intention. »
Merci, l’écoute juste et consciente, bien mieux que l’intention inconsciente ». Tout un programme… Vive l’intuition ;o))
J’aime bien ce passage aussi, le relire me fait bien plaisir. Merci
« Nous réalisons toujours ce que nous voulons. Notre problème principale est que nous ne savons pas ce que nous voulons ou que nous croyons que cela est impossible. »
Deuxième paragraphe de folie…
Et oui c’est tellement vrai! Allons revisiter nos croyances… juste pour voir si nos sommes bien en accord avec elle encore aujourd’hui…
Un travail de tous les jours ! Oui !
Merci de ce post, j’ai aussi constaté que l’intention en accompagnement était le moteur pour l’accompagnè et j’ai aussi croisé des thérapeutes avec beaucoup de bonnes intentions, je me suis d’ailleurs interrogé sur ma façon d’accompagner, moi qui crie aussi très fort que chaque personne est unique et possède en lui sa solution. Ce billet me rassure, et comme Marie-Lore, j’associe avec l’intention avec l’intuition, et continue de te lire avec plaisir sur chacun de tes sites.
Belle journée ,encore merci de m’aider à enlever les derniers doutes qu ils me restent sur mon process d’accompagnement.
Corinne
Corinne
Merci Corinne,
Je suis bien content de ce lien à distance et j’en profite pour te dire que ton site de coaching est superbe! Bonne chance à toi, il y en a assez pour tout le monde sur cette Terre, je te souhaite un très bel épanouissement dans ton coaching.
La pensée crée l’intention et l’intention crée l’action , , nous avons tous en nous ce pouvoir de creation il faut arriver a parfaitement se connaître et faire en sorte de n’avoir que des pensées positives car notre pouvoir de creation est infiniment plus développé que nous pourrions le croire nous sommes notre propre architecte concernant notre vie , nous avons choisi notre vie et nous sommes là pour évoluer tout ce qui nous arrive decoule de notre propre creation en bin comme en mal
Merci Florence pour ce commentaire avisé. Bienvenu ici.
Enorme !
Merci pour ces clefs Tristan.
My pleasure 🙂
Ce que je retiens :
C’est pourquoi l’accompagnement ne « réussit » que quand :
◾L’accompagnant ne met aucune intention sur l’accompagné,
◾L’accompagné apprend à définir lui-même son intention.
Bon choix Odile, pour moi c’est l’essentiel à retenir 🙂
Je crois profondément que nous sommes responsable de notre vie, et que nous avons pouvoir de modifier le cours de celle-ci, de l’influencer…Bien sûr il y a des cas extrêmes où cela est plus difficile (guerres…) ll n’y a pas de solution miracle,le miracle c’est chacun de nous, mais nous en doutons, dommage !
Certains préfèrent s’en remettre à d’autres personnes, d’autres croyances…C’est plus facile ainsi, y a plus qu’à suivre le mode d’emploi…et l’on croit être libre (?!!!)
Ne jamais se laisser définir par autrui, trouver sa propre voie est plus risqué, mais si enthousiasmant !
Merci pour vos articles qui me nourrissent.
Bonjour Lou,
Je crois aussi cela. Les guerres ne sont pas des cas extrêmes, ce sont des cas collectifs. Nous avons le pouvoir de changer notre vie sur le plan individuel et collectif. Sur le plan collectif, il faut être un collectif assez grand pour changer le monde par notre intention.
Belle article et j’en retiens une plus grande compréhension, je me permets d’ajouter ceci: reconnaître son intention passe par le travail sur soi et de ses peurs, de ces émotions. C’est là où le rôle de l’accompagnant fait une différence. Bien à vous